C’est avec grand plaisir que je vous convie au vernissage de mon exposition « Tiroirs bonbons pastel », événement de clôture de ma résidence d’écriture et de création de partitions graphiques à la bibliothèque du Vieux-Saint-Laurent.
Jeudi 15 décembre de 16h à 18h
1380 Rue de l’Église, Montréal, QC H4L 2H2
(l’exposition se poursuit ensuite tout l’hiver)
Déroulement
16h : accueil et visite des oeuvres
17h : Présentation de mon travail et lecture d’extraits de texte
17h30-17h45 : Échanges et questions
J’ouvre un tiroir, le referme. Chacun contient souvenirs heureux, blessures, racines ou histoires racontées à soi-même pour faire sens de la douleur. Les œuvres proposées ici prennent appui sur l’idée de recouvrir les blessures de paillettes et de jujubes comme pilier de l’esthétique queer. Ainsi læ visiteur·euse est emmené·e à observer une sélection de partitions musicales visuelles composées et de textes créés lors de ma résidence à la Bibliothèque du Vieux-Saint-Laurent, au cœur de l’arrondissement montréalais où j’ai passé les premières années de ma vie.
Délaissant l’écriture conventionnelle formée de notes accrochées à une portée, ma musique se lit et s’interprète plutôt depuis un ensemble de dessins, numérisés puis animés sur support vidéo, qui se comprennent selon des codes de lecture intuitifs : chaque couleur est attribuée à un instrument différent, l’axe horizontal indique la durée et l’axe vertical indique la hauteur d’un son, alors qu’un trait foncé appelle un son plus fort, un trait ténu et estompé, un bruit plus doux.


Ayant précédemment exploré des traits au graphite épurés sur fond blanc, ou encore des partitions faisant dialoguer couleurs sombres et dorures, j’ai eu envie, ici, d’explorer la rencontre joyeuse et subversive entre « art noble » et « art mineur », non pas pour les opposer, mais plutôt pour les faire s’entremêler en mettant de côté leurs tensions l’espace d’une rencontre entre les toutous « pieuvre joyeuse/pieuvre triste » prisés par les enfants de 2021, achetées en vrac chez Escomptes Lecompte à Québec, et les acryliques vinylées raffinées de chez Lefranc Bourgeois ; entre des rouleaux de gomme Hubba Bubba du dépanneur à côté de chez moi et des flocons de dorures commandés outre-mer. La recherche esthétique qui sous-tend ces œuvres en est une sonore, comme toujours chez moi, menant à des résonances complexes, à la fois lyriques et bruitistes, et invitant mélodies de jeu vidéo à rencontrer la virtuosité des instruments acoustiques classiques l’espace d’un moment hors temps, hors confrontation, pour le plaisir d’apprécier une couche de vernis heureux sur des réalités complexes sous-jacentes desquelles on se détacherait momentanément sans toutefois les ignorer.
L’exposition propose aux visiteur·euses de contempler les partitions du projet et d’imaginer les sonorités qu’elles représentent à même leur écoute intérieure. Un poste vidéo permet aussi de visualiser le montage vidéo d’autres extraits du projet accompagné de l’interprétation qu’en a fait Gabriel Ledoux (électronique) et l’Orchestre de l’Agora (dir. Nicholas Ellis) à l’automne dernier.
Les œuvres proposées entrent en dialogue avec des textes en cours d’écriture pour mon roman à venir, Khawal, alors que des extraits sont affichés dans l’espace d’exposition.