Bio

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Démarche

Une rencontre désirante entre les arts visuels, la musique de concert et la poésie préside à la démarche de l’égypto-québécois·e Nour Symon. Délaissant l’écriture conventionnelle formée de notes accrochées à une portée, sa musique se lit et s’interprète plutôt depuis un ensemble de dessins formant des tableaux sonores. Habité·e des mondes des compositeur·rices-interprètes Pauline Oliveiros et Cecil Taylor, de l’univers sonore de la diva égyptienne Oum Kalthoum, puis des traits coulants et des couleurs tracées de Cy Twombly, Symon se positionne dans une filiation de la partition comme espace de précision et de liberté, d’ambiguïté et de métissage entre les genres canoniques et les influences. En résultent des propositions lyriques, bruitistes et intimistes mues par une envie de revalorisation de la complexité des interactions entre ses identités — queer, migratoire, amoureuse du bruit du monde.

Ses œuvres témoignent d’une quête sans cesse renouvelée pour la déhiérarchisation de l’autorité de la·du créateur·rice au profit d’un travail de proximité avec les interprètes. En effet, ses partitions demandent une grande précision de la part des musicien·nes, mais appellent également à des techniques de jeu dites non traditionnelles (maîtrise du souffle pour les instruments à vent ou exploration du frottement pour les cordes, par exemple) visant une prise en compte personnelle de l’interprétation. Leurs bases de compréhension demeurent cependant simples  : l’axe horizontal indique la durée et l’axe vertical indique la hauteur d’un son, alors qu’un trait foncé appelle un son plus fort, un trait ténu et estompé, un bruit plus doux. C’est donc à un regard en forme d’écoute, à la fois curieux, généreux et intuitif, que nous invite l’artiste.

Bio

La pratique artistique de Nour Symon se fonde sur l’interaction de trois axes majeurs dans ses créations, à savoir la musique de concert, les arts visuels et la poésie. Cette démarche transdisciplinaire se reflète tout particulièrement dans ses tableaux sonores — partitions graphiques instrumentales ou performatives, interprétées ici et ailleurs par des musicien·nes et artistes aux parcours aussi sinueux que possible.

Son premier recueil de poésie, son corps parlait pour ne pas mourir, ainsi que son premier livre de partitions graphiques, voir dans le vent qui hurle les étoiles rire, et rire, sont parus en 2016 aux Éditions de la Tournure. Le recueil poético-sonore L’amour des oiseaux moches (2020, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur Général et au Prix Émile-Nelligan) a représenté un aboutissement important dans son parcours, ayant fait l’objet d’une publication aux éditions Omri et d’une production majeure de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+).

Symon est directeur·rice artistique et musicale de nombreux projets – personnels ou en collaboration – depuis 2008. Parmi ses collaborateur·rices régulièr·es, on retrouve tout particulièrement l’ensemble SuperMusique, qui a créé et endisqué ses deux plus importantes partitions graphiques – soient je suis calme et enragé·e (2022, disque à venir) et voir dans le vent qui hurle les étoiles rire, et rire (l’un·e sans l’autre) (2016-18, disque 2020). Nour Symon est aussi un·e pianiste de musique actuelle (free improv) accompli·e s’étant produit de par le monde, entouré·e d’humain·es magnifiques.

Son travail visuel a fait l’objet d’expositions à l’Usine C, à la Charpente des fauves (Québec), à la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, à la Chapelle historique du Bon-Pasteur ainsi qu’au Palazzo Ducale di Lucca. Mayza-Nour travaille présentement à la version finale de sa mise en opéra du roman Le désert mauve de Nicole Brossard, dont les versions préliminaires ont pu être entendues de Stockholm à Calgary, en passant par Montréal, Québec, Jonquière, Edmonton et Oulu (Finlande).

voir dans le vent qui hurle les étoiles rire, et rireune œuvre de 40 minutes co-composée avec Yannick Plamondon pour l’Orchestre symphonique de Québec et la marimbiste Anne-Julie Caron, a été présentée pour célébrer l’inauguration du pavillon Lassonde du Musée national des Beaux-Arts de Québec (2016).

Nour Symon est aussi chercheur·euse indépendant·e : ses écrits ont été publiés sur de nombreuses plateformes dont la revue Circuit – musiques contemporaines, les Cahiers de la SQRM, le site cettevilleetrange.org ou encore la revue Écosystème de la Chambre Blanche. Ielle est fréquemment invité·e comme conférencier·ère, à titre de compositeur·rice et de chercheur·euse, notamment à l’Université Paris-Sorbonne, l’Université McGill, Simon Fraser University, Western University, Université de Montréal, Université du Québec à Montréal, Vincent-d’Indy et dans les différents Conservatoires de musique du Québec.

(Dernière mise à jour : mars 2024)

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